Partagora, Toutbox, Openload… : Ces sites internet qui mettent en danger le monde du livre

Vous êtes plutôt livre papier ou livre numérique ? Aujourd’hui, il est possible de choisir entre l’un ou l’autre format. L’ebook (livre au format numérique) a ses adeptes et même ses sites internet. Pourtant, certains sites pénalisent les livres plutôt qu’ils ne les favorisent. Question de point de vue.

Fermeture du site Partagora : soulagement pour les auteurs

En juin 2017, la fermeture du site Partagora a suscité un véritable soulagement pour les auteurs. Portail de stockage et de partage de fichiers, notamment de livres numériques (ebook), Partagora ne manquait pourtant pas d’utilisateurs.

Le fonctionnement était très simple puisqu’il consistait à stocker et à partager librement des fichiers de différentes sortes. L’ennui, c’est que la plupart de ces fichiers étaient accessibles illégalement. Face à tant de contrefaçons de livres, les auteurs ne pouvaient que jubiler de la fermeture de cette plateforme.

Un an plus tôt, nous assistions à la fermeture du site Cyberstock pour les mêmes raisons : le partage de fichiers contrefaits qui portaient atteinte aux droits d’auteurs.

Du point de vue des utilisateurs, c’est plutôt la déception qui se manifeste. Partagora ou Cyberstock permettaient d’avoir accès à des milliers de livres au format numérique. Mais voilà, ce n’était pas pour rendre service aux auteurs, aux éditeurs, etc.

Partageurs, anciennement Toutbox, s’est retiré… aussi

Un an avant la fermeture de Partagora, c’est Partageurs, anciennement Toutbox, qui s’est retiré de la toile en avril 2016. Comme Partagora, Partageurs proposait des tas de fichiers (films, musiques, livres) en téléchargement. On connaissait Partageurs aussi sous l’intitulé PartageLibre avant qu’il n’existe plus.

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Dans le monde du livre, ces sites internet sont de véritables plaies. Plutôt que de prévenir au lieu de guérir, c’était l’inverse. En effet, un fichier était partagé et se voyait retiré seulement si quelqu’un se manifestait pour le signaler. Pas plus de contrôle que ça en somme. Et si personne ne disait rien, l’ebook restait à disposition des utilisateurs.

Autour du livre, les auteurs, les sites de partage légaux ou les éditeurs avaient à cœur de se débarrasser de ces plateformes. La fermeture de Partagora et Partageurs représentait une petite victoire pour eux.

En ce qui concerne les utilisateurs, la satisfaction n’était pas la même. Beaucoup de lecteurs trouvaient de réels avantages à ces sites de partages. Excellente alternative pour la lecture de leurs ouvrages préférés plutôt que d’avoir à les transporter physiquement.
Une alternative jugée irrespectueuse des droits d’auteurs puisqu’illégale.

Openload n’a pas échappé à la fermeture de sa plateforme

En 2016, Openload était dans le top des espaces de stockage et de téléchargement de fichiers divers et variés. Cette fois, c’est directement le registrar (Namecheap) qui a reçu de nombreux signalements d’infractions. Avec autant d’accusations, une solution radicale s’annonçait : fermer la plateforme Openload.

Les accusateurs étaient trop nombreux face à Openload. Le succès de la plateforme a eu raison d’elle. Trop de contrefaçons de livres, de films, etc. Bien sûr, le site supprimait chaque fichier signalé mais puisqu’il y en avait beaucoup trop, il a fallu fermer le site tout entier.

Autre point noir d’Openload : chaque utilisateur qui partageait un certain quota de fichiers, était rémunéré. Fichiers illégaux, rappelez-vous, alors rémunération illégale. Malgré que la plateforme ait été supprimée, elle a plus ou moins rebondi avec la création d’un autre nom de domaine. Cela n’a pas duré bien longtemps…

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Internet : ami ou ennemi du livre ?

À en juger la succession de fermetures de plateformes comme Partagora, Partageurs ou Openload, internet semblerait être l’ennemi du livre. Mais est-ce vraiment le cas ?

En 2009, Umberto Eco (intellectuel italien) soulignait les dangers d’internet concernant l’accumulation « de tout et n’importe quoi ». Mais du point de vue de Laure Ozon-Grisez (éditrice freelance et maîtresse de conférence à l’Université de Bourgogne), internet est « indispensable aux métiers du livre ».

Internet peut donc être à la fois l’ami et l’ennemi du livre, tout dépend de ce qu’on en fait et de comment on le fait. Les auteurs peuvent utiliser internet pour partager des extraits de leurs ouvrages. Mais ils peuvent aussi avoir recours à l’auto-édition. C’est pourquoi les maisons d’éditions doivent travailler leur visibilité sur internet pour se mettre en avant. Tout n’est pas bon et tout n’est pas mauvais entre internet et le livre.

Certes, aujourd’hui, n’importe qui peut écrire un livre et le mettre en vente sur internet grâce à l’auto-édition. Du coup, de ce point de vue là, ce sont les maisons d’édition qui font la grimace. Pourtant, certaines parviennent à faire face au numérique.

Les temps changent et les profils de lecteurs changent aussi. Alors que tout va (trop) vite, il semblerait plus pratique de lire un ebook. Mais rien ne remplacera le livre papier, pas même internet. Au pire, il lui permettra d’avoir un format numérique. Au mieux, il l’aidera à en faire sa promotion.

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